Samedi passé, je reconduisais Joséphine et Fabienne pour un séjour d'une semaine dans un camp de vacances. Depuis plusieurs jours, nous préparions les valises et le discours de Fabienne était pas mal redondant: il consistait à essayer de tenir Joséphine à l'écart (ce à quoi Joséphine adhérait !?!) en faisant semblant de ne pas être des sœurs au camp. Surtout dans l'autobus (départ de Montréal) "sinon on se fera jamais de nouveaux amis si on se sépare pas".
Je trouvais ça plutôt poche de la part de Fabienne, mais je me fiais à mon ancienne expérience d'enfant pour ne pas m'en faire : à l'école, entre frères et sœurs, on finissait toujours pas se défendre un l'autre même si on était en guerre à la maison.
Laissez-moi relater la conversation qui a eu lieu dans la voiture, en route vers le point de départ, conversation qui faisait suite à quelques mentions de maux de ventre pré-séparation.
Fabi : "Jo, on a la même sorte de valise, tsé, ça va paraître qu'on est des soeurs."
Silence.
Jo: " Tu as raison."
Fabi: "ouais, c'est vrai, nos espèces de grosses valises brunes, c'est difficiles à manquer, et personne d'autre en aura."
Silence.
Fabi : "D'abord, aimerais-tu qu'on s'assoit ensemble, si tu veux, là?"
Jo: "d'accord".
En toute dignité, Fabienne avait réussi à renverser son processus de rejet, et moi, je jubilais.
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